Initiative citoyenne pour la
sauvegarde des requins
en Europe
– La démarche –
Cette initiative “Stop finning” vise l’arrêt de la commercialisation des ailerons de requins en Europe, permettant de faciliter la préservation de ces espèces. SharkProject a initié cette démarche depuis le 31 janvier 2020 dans le but d’interpeller les députés européens à l’urgence de légiférer le commerce de requins. Nous, Ailerons, ainsi que plusieurs associations, nous soutenons cette initiative citoyenne.
Il est temps de prendre enfin des mesures cohérentes avec les ambitions affichées par l’Union européenne en matière de conservation et de protection pour protéger les requins et nos océans ! C’est pourquoi l’association Ailerons soutient cette initiative citoyenne et vous invite à la signer.
Finning ?
Les nageoires sont souvent prélevées de l’individu au moyen du “finning”. Cette pratique correspond à la découpe des nageoires de l’animal, souvent encore vivant. Le corps restant du requin est ensuite rejeté à la mer du fait de sa moindre valeur sur les marchés. Le requin transbordé meurt de la suite de ses blessures ou par suffocation.
– Pourquoi ? –
En 2013, un cap est franchi lorsque la Commission interdit par le règlement (UE) n°605/2013 le détachement des nageoires et ailerons de requins à bord des navires de l’Union européenne (UE) et navigant dans ses eaux. Il y a donc dès lors l’obligation de débarquer les individus avec les nageoires naturellement attachées au corps.
Pourtant, malgré cette avancée notable, l’UE figure toujours parmi les grands exportateurs d’ailerons – son marché ayant même gagné quelques points depuis 2013 1 . L’Union européenne joue notamment le rôle de zone de transit pour le commerce mondial d’ailerons, largement exporté vers les marchés asiatiques². Compte tenu du manque de surveillance et de contrôle des navires, le transbordement et le débarquement illégaux de nageoires de requins semblent se poursuivre 3 . L’Union européenne a une responsabilité majeure, en tant que premier partenaire économique mondial dans l’export et l’import de produits aquatiques, dans la définition d’un cadre réglementaire strict vis-à-vis du commerce de requins sur son espace.
Cette initiative vise à mettre un terme au commerce des ailerons dans l’Union européenne, notamment l’importation, l’exportation et le transit des nageoires qui ne sont pas naturellement attachées au corps de l’animal. Cette pêche aux ailerons constitue aujourd’hui en Europe l’un des facteurs de mortalité des populations de requins, et empêche par conséquent l’adoption de mesures efficaces de protection des requins.
Il est demandé à la Commission d’élargir les dispositions du règlement (UE) nº 605/2013 et de couvrir également le commerce d’ailerons à travers l’exigence relative aux «nageoires naturellement attachées au corps» à tous les échanges commerciaux de requins et de raies dans l’UE.
Retrouvez plus d’informations sur le site de Shark Project
Initiative citoyenne ?
L’initiative citoyenne européenne est le moyen direct de proposer un changement législatif concret à la Commission européenne. Un comité de citoyens d’au moins sept membres provenant d’au moins sept pays différents de l’Union Européenne est préalablement constitué. Après arbitrage par la Commission européenne, le comité dispose d’un an pour diffuser l’initiative et recueillir les signatures. Depuis 2012, les citoyens européens disposent de ce moyen pour appuyer des propositions à la Commission et induire des modifications législatives.
1 Sur trois espèces de requins (Prionace glauca, Isurus oxyrinchus, Lamna nasus), après une première diminution en 2013 (48 kt) les estimations de captures ont augmenté, principalement pour le requin peau bleue, pour atteindre 56 kt. International Commission for the Conservation of the Atlantic Tunas (ICCAT). 2018. Report for biennial period 16-17. p 207-217.
2 où cela représente un marché très lucratif, avec quelques grammes d’ailerons peuvent atteindre 90€. Kimley, Peter A. Peter, The Biology of Sharks and Rays, 2013, S. 451
3 Le nombre exact n’est pas définie au regard du manque de données mais les estimations du nombre de pêches illégales ou non reportées sont très élevées. En espagne le taux de contrôle des navires est de l’ordre de 1-3%.